Jeudi nous partons visiter les filatures d’Aubusson .
Après un petit tour de la ville nous visitons le musée Jean Lurçat. Plein de merveilles anciennes et modernes
Nous visitons ensuite la maison du tapissier « la maison Corneille » nous y rencontrons un maitre lissier hyper sympa qui nous instruit sur la technique de la tapisserie , ( il est en train de tisser des écussons sur le metier de basse lisse)j’y apprends que ce ne sont pas des « pédales « qui actionnent les fils de trame mais des « marches » , les bobines, les cones, les flûtes etc…..
Pour acquérir un tapis d’Aubusson ( sur une photo ou image de départ) il vous en coûtera 5000 € le m2 environ……….Il faut dire que c'est tout un travail du carton (équivalent pour nous à la grille ) au choix des couleurs et à la réalisation ................
Nous visitons ensuite les manufactures St Jean , la première pièce est remplie de bobines de fils et d’écheveaux de toutes sortes et de toutes couleurs, coton , laine , soie , fils d'or et d'argent
Nous y voyons le battoir pour détendre les écheveaux, la roue de vélo pour embobiner flutes et bobines , nous allons ensuite voir le métier vertical ou métier de « haute lisse » où se tisse actuellement un tapis de savonnerie (tapis ras au point noué ) ) nous visitons ensuite l’atelier , deuxième démonstration de tissage de basse lisse
Et nous finissons la visite par l’atelier de rénovation , tous les tapis usés ( m^me les plus désespérés à mes yeux ! ) sont rénovés , de la trame au tissage , et là tout se fait à l’aiguille .
la ville
le musée
au musée metier de basse lisse
la maison du tapissier ( au dessus de l'OT) ou maison Corneille
les armes de la ville
quelques oeuvres
sacs et pochettes en tapisserie
une robe de marie en tapisserie brodée d'or et celles de ses demoiselles
echantillonnage de couleurs
le battoir pour detendre les echeveaux
très attentive et très studieuse
le tapis de savonnerie les poils seront rasés apres environ 30 cm de hauteur
atelier de rénovation , refection de la trame , choix des couleurs les plus approchantes , refection des motifs parfois à moitié disparus ! ! .....
la teinturerie que nous n'avons pas visité par manque de temps
Fin de la visite à Aubusson
petit historique pour celles que ça intéresse
Un savoir-faire intact
Encore fabriquées dans les ateliers de Felletin et Aubusson, les tapisseries tissées à la main de Tapisserie Royale sont entièrement réalisées à la main de la première à la dernière étape, aujourd'hui exactement comme au siècle de Louis XIV.
Le premier intervenant est le Maître Cartonnier.
À partir d'un carton ancien ou d'une œuvre d'artiste classique ou contemporaine, il réalise une reproduction exacte à la taille souhaitée, mais à l'envers, comme vue dans un miroir, afin de permettre le travail de tissage au dos de la trame : c'est le "carton" de la future tapisserie.
Celui-ci est ensuite soumis au Metteur en laine, qui sélectionne les coloris nécessaires pour reproduire en fils de laine l'œuvre de l'artiste.
Intervient alors le Maître Teinturier. Véritable alchimiste des couleurs, il fabrique celles-ci à partir des trois couleurs fondamentales : rouge, bleu et jaune, avant d'en teindre la laine préalablement blanchie dans les eaux cristallines de la Creuse chauffées à près de 100°.
Viennent ensuite les différentes étapes du tissage proprement dit. Tout d'abord, l'Ourdisseur tend fortement les fils de chaîne rigoureusement parallèles sur un métier à tisser horizontal, dit de "basse lisse" afin que la tapisserie soit parfaitement droite une fois finie.
Le Maître Lissier ou la Lissière n'a plus désormais (si l'on peut dire) qu'à tisser l'œuvre en insérant à l'aide de flûtes les brins de laine des différentes couleurs entre les fils de chaîne pour reproduire le motif du carton disposé en dessous.
Une fois le tissage achevé s'opère une étape essentielle, mythique presque, pour laquelle tout l'atelier suspend son activité : la Tombée de métier, qui consiste à extraire l'œuvre achevée du métier à tisser pour la contempler pour la première fois à l'endroit. C’est la naissance de la tapisserie.
Entre alors en scène la Couseuse, chargée de la fermeture des relais de couleurs à l'aide de fils de lin, ainsi que du châmage, comme on appelle traditionnellement la fabrication de l'ourlet qui borde le périmètre de la tapisserie.
Ainsi, chaque tapisserie tissée main requiert entre 400 et 800 heures de travail au mètre carré selon sa complexité, pour devenir au final une véritable œuvre d'art, que Tapisserie Royale ne proposera au maximum qu'en 8 exemplaires numérotés et authentifiés par un certificat officiel.
Les métiers de la fabrique d'Aubusson sont tous à basses lisses. La chaîne est en coton et la trame en laine ou en soie suivant la qualité de l'ouvrage, quelquefois encore on emploie des fils d'or et d'argent.
Le basse-lissier, assis sur un banc placé sur le devant du métier, les pieds appuyés sur les marches qu'il fait mouvoir tour atour, sépare avec.les doigts les fils de chaîne qui lui sont nécessaires, puis il introduit entre les deux nappes de chaîne la broche chargée de laine ; il égalise les duites au moyen d'un petit instrument nommé grattoir et les tasse en se servant d'un peigne en buis ou en ivoire.
les tapis "de Savonnerie"
Joyaux de la grande tradition tapissière française, les tapis "de Savonnerie" sont ainsi appelés parce que la première manufacture du genre fut installée par la volonté de Louis XIII dans les locaux d'une ancienne savonnerie au pied de la colline de Chaillot, comme extension des tous premiers ateliers créés par Henri IV à l'intérieur même du Palais du Louvre.
Tout comme il y a 4 siècles, les tapis de savonnerie de Tapisserie Royale sont réalisés entièrement à la main selon la technique du "point noué" sur un métier vertical, dit de "haute lisse" à Aubusson.
De toutes dimensions, ils reproduisent des motifs traditionnels, propres à cette technique séculaire, dont les qualités de solidité et de pérennité ont fait leur réputation dans le monde entier.
Le tapis peut alors subir les dernières étapes qui sont : le tondage et la sculpture.
Le tondage permettra d’égaliser le tapis pour lui donner sa ou ses hauteurs définitives. Lorsqu’un tapis est conçu avec plusieurs hauteurs de poils, il est entièrement tufté dans la plus grande hauteur de poil ; les niveaux, les reliefs et les creux seront accentués lors du tondage. Une réglette spéciale permet de mesurer la hauteur de poil que l’on désire. On utilise une tondeuse ou ciseaux pour renforcer ou souligner les contours du dessin en les creusant.